Le plaisir et la nécessité

Publié le par Association Médiane

 

L'hiver convient à la somnolence et au repli, les frimas propices à s'engourdir dans le refuge étriqué de la résignation ou de l'indifférence. Utopique désir pour une époque épique de garder en toute saison un moral printanier...
Pas d'hibernation pour Médiane qui achève sa deuxième année d'existence. Dirons-nous « déjà » tant ces deux années furent denses, riches et pleines ? Denses de présences, riches de promesses, pleines de plaisirs.

Le plaisir, ne l'oublions pas ! Source vive qui abreuve le coeur, sève chaude qui anime l'âme. Plus qu'un remède à la morosité en vogue, aux aigreurs ambiantes, il est le levain de la convivialité chère à l'association, l'émulsifiant de nos passions quotidiennes : l'éducation, la créativité, le jardin, la table, la santé du corps et de l'esprit.
Malgré un emploi du temps souvent porté à bout de bras, parfois au-delà de nos forces, le privilège d'oeuvrer dans ces domaines au coeur de la vie nous maintient debout avec la nécessité de résister aux aberrations et aux calculs sordides d'un système moribond qui se débat dans sa propre violence
.

Aujourd'hui, le monde de l'éducation, domaine de nos préoccupations premières, est au bord de l'implosion (voir dossier prochain numéro) ; le monde de la santé n'a pas grand' chose à lui envier... Plus que jamais s'impose la nécessité de s'impliquer pour le libre accès et la reconnaissance des pratiques éducatives et sanitaires qui place l'humain au centre des priorités collectives. Sans négliger la sauvegarde des droits chèrement conquis au fil des générations par la société civile . Acquis dont nous sommes tous bénéficiaires, aujourd'hui bafoués par des réformes aux relents de régressions qui rendent l'air du temps passablement irrespirable.

La nécessité de vigilance écologique, la recherche de cohérence entre convictions et comportements quotidiens, nous incitent à assumer nos responsabilités et notre capacité d'autonomie. Quitter les turpitudes obsessionnelles, le marasme des habitudes du « Je » pour rejoindre la dynamique créative et les forces de propositions du « Nous », nourrit par la conscience en éveil dans l'ouverture du coeur.

A l'heure des voeux, il serait bon de ne pas oublier que le mot « humanité » n'est pas uniquement le nom générique de notre espèce mais aussi une vertu cardinale bien malmenée et pourtant indispensable à un possible bonheur commun.
Défaire ou refaire le monde, pourquoi pas, en ce qui nous concerne plutôt simplement faire avec, en préservant le plaisir du partage au centre des nécessités.

 

Pour Médiane, Pierre
Décembre 08

Publié dans Tribunes libres

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